PostgreSQL offre un support basique du partitionnement de table. Cette section explique pourquoi et comment implanter le partitionnement lors de la conception de la base de données.
Le partitionnement fait référence à la division d'une table logique volumineuse en plusieurs parties physiques plus petites. Le partitionnement comporte de nombreux avantages :
les performances des requĂȘtes peuvent ĂȘtre significativement amĂ©liorĂ©es dans certaines situations, particuliĂšrement lorsque la plupart des lignes fortement accĂ©dĂ©es d'une table se trouvent sur une seule partition ou sur un petit nombre de partitions. Le partitionnement se substitue aux niveaux Ă©levĂ©s de index, facilitant la tenue en mĂ©moire des parties les plus utilisĂ©es de l'index ;
lorsque les requĂȘtes ou les mises Ă jour accĂšdent Ă un pourcentage important d'une seule partition, les performances peuvent ĂȘtre grandement amĂ©liorĂ©es par l'utilisation avantageuse d'un parcours sĂ©quentiel sur cette partition plutĂŽt que d'utiliser un index qui nĂ©cessiterait des lectures alĂ©atoires rĂ©parties sur toute la table ;
les chargements et suppressions importants de donnĂ©es peuvent ĂȘtre
obtenus par l'ajout ou la suppression de partitions, sous réserve que
ce besoin ait été pris en compte lors de la conception du
partitionnement. Supprimer une partition individuelle en utilisant
DROP TABLE
ou en exécutant ALTER TABLE
DETACH PARTITION
est bien plus rapide qu'une opération
groupée. Cela évite également la surcharge due au
VACUUM
causé par un DELETE
massif ;
les donnĂ©es peu utilisĂ©es peuvent ĂȘtre dĂ©placĂ©es sur un mĂ©dia de stockage moins cher et plus lent.
Ces bĂ©nĂ©fices ne sont rĂ©ellement intĂ©ressants que si cela permet d'Ă©viter une table autrement plus volumineuse. Le point d'Ă©quilibre exact Ă partir duquel une table tire des bĂ©nĂ©fices du partitionnement dĂ©pend de l'application. Toutefois, le partitionnement doit ĂȘtre envisagĂ© si la taille de la table peut ĂȘtre amenĂ©e Ă dĂ©passer la taille de la mĂ©moire physique du serveur.
PostgreSQL offre un support natif pour les formes suivantes de partitionnement :
La table est partitionnée en « intervalles » (ou échelles)
définis par une colonne clé ou par un ensemble de colonnes, sans
recouvrement entre les intervalles de valeurs affectées aux
différentes partitions. Il est possible, par exemple, de partitionner
par intervalles de date ou par intervalles d'identifiants pour des
objets métier particuliers. Chaque limite de l'intervalle est comprise
comme étant inclusive au point initial et exclusive au point final.
Par exemple, si l'intervalle d'une partition va de
1
Ă 10
, et que le prochain
intervalle va de 10
Ă 20
, alors
la valeur 10
appartient Ă la deuxiĂšme partition, et
non pas Ă la premiĂšre.
La table est partitionnée en listant explicitement les valeurs clés qui apparaissent dans chaque partition.
La table est partitionnée en spécifiant un module et un reste pour chaque partition. Chaque partition contiendra les lignes pour lesquelles la valeur de hachage de la clé de partition divisée par le module spécifié produira le reste spécifié.
Si votre application nécessite d'utiliser d'autres formes de
partitionnement qui ne sont pas listées au-dessus, des méthodes
alternatives comme l'héritage et des vues UNION ALL
peuvent ĂȘtre utilisĂ©es Ă la place. De telles mĂ©thodes offrent de la
flexibilité, mais n'ont pas certains des bénéfices de performance du
partitionnement déclaratif natif.
PostgreSQL donne un moyen de déclarer qu'une table est divisée en partitions. La table qui est divisée est appelée table partitionnée. La déclaration inclut la méthode de partitionnement, comme décrite ci-dessus, et une liste de colonnes ou d'expressions à utiliser comme clé de partitionnement.
La table partitionnĂ©e est elle-mĂȘme une table « virtuelle » sans stockage propre. Ă la place, le stockage se fait dans les to partitions, qui sont en fait des tables ordinaires mais associĂ©es avec la table partitionnĂ©e. Chaque partition enregistre un sous-ensemble de donnĂ©es correspondant Ă la dĂ©finition de ses limites de partition. Tous les lignes insĂ©rĂ©es dans une table partitionnĂ©e seront transfĂ©rĂ©es sur la partition appropriĂ©e suivant les valeurs des colonnes de la clĂ© de partitionnement. Mettre Ă jour la clĂ© de partitionnement d'une ligne causera son dĂ©placement dans une partition diffĂ©rente si elle ne satisfait plus les limites de sa partition originale.
Les partitions peuvent elles-mĂȘmes ĂȘtre dĂ©finies comme des tables partitionnĂ©es, ce qui aboutirait Ă du sous-partitionnement. Bien que toutes les partitions doivent avoir les mĂȘmes clonnes que leur parent partitionnĂ©, es partitions peuvent avoir leurs propres index, contraintes et valeurs par dĂ©faut, diffĂ©rents de ceux des autres partitions. Voir CREATE TABLE pour plus de dĂ©tails sur la crĂ©ation des tables partitionnĂ©es et des partitions.
Il n'est pas possible de transformer une table standard en table
partitionnée et inversement. Par contre, il est possible d'ajouter une
table standard ou une table partitionnée existante comme une partition
d'une table partitionnée, ou de supprimer une partition d'une table
partitionnée, pour la transformer en table standard ; ceci peut
simplifier et accélérer de nombreux traitements de maintenance. Voir ALTER TABLE pour en apprendre plus sur les sous-commandes
ATTACH PARTITION
et DETACH
PARTITION
.
Les partitions peuvent Ă©galement ĂȘtre des tables Ă©trangĂšres, mais il faut faire trĂšs attention car c'est de la responsabilitĂ© de l'utilisateur que le contenu de la table distante satisfasse la clĂ© de partitionnement. Il existe aussi d'autres restrictions. Voir CREATE FOREIGN TABLE pour plus d'informations.
Imaginons que nous soyons en train de construire une base de données pour une grande société de crÚme glacée. La société mesure les pics de températures chaque jour, ainsi que les ventes de crÚme glacée dans chaque région. Conceptuellement, nous voulons une table comme ceci :
CREATE TABLE mesure ( id_ville int not null, date_trace date not null, temperature int, ventes int );
La plupart des requĂȘtes n'accĂšdent qu'aux donnĂ©es de la derniĂšre semaine, du dernier mois ou du dernier trimestre, car cette table est essentiellement utilisĂ©e pour prĂ©parer des rapports en ligne pour la direction. Pour rĂ©duire le nombre de donnĂ©es anciennes Ă stocker, seules les trois derniĂšres annĂ©es sont conservĂ©es. Au dĂ©but de chaque mois, les donnĂ©es du mois le plus ancien sont supprimĂ©es. Dans cette situation, le partitionnement permet de rĂ©pondre aux diffĂ©rents besoins identifiĂ©s sur la table des mesures.
Pour utiliser le partitionnement déclaratif dans ce cas d'utilisation, il faut suivre les étapes suivantes :
Créer une table measurement
comme une table
partitionnée en spécifiant la clause PARTITION BY
, ce
qui inclut la méthode de partitionnement ( RANGE
dans
ce cas) ainsi que la liste de la ou des colonnes à utiliser comme clé de
partitionnement.
CREATE TABLE measurement ( city_id int not null, logdate date not null, peaktemp int, unitsales int ) PARTITION BY RANGE (logdate);
Créez les partitions. La définition de chaque partition doit spécifier les limites qui correspondent à la méthode de partitionnement ainsi qu'à la clé de partitionnement du parent. Veuillez noter que spécifier des limites telles que les valeurs de la nouvelle partition pourront se chevaucher avec celles d'une ou plusieurs autres partitions retournera une erreur.
Les partitions ainsi créées sont de tous les points de vue des tables PostgreSQL normales (ou, potentiellement, des tables étrangÚres). Il est possible de spécifier un tablespace et des paramÚtres de stockage pour chacune des partitions séparément.
Pour notre exemple, chaque partition devrait contenir un mois de données pour correspondre au besoin de supprimer un mois de données à la fois. Les commandes pourraient ressembler à ceci :
CREATE TABLE measurement_y2006m02 PARTITION OF measurement FOR VALUES FROM ('2006-02-01') TO ('2006-03-01'); CREATE TABLE measurement_y2006m03 PARTITION OF measurement FOR VALUES FROM ('2006-03-01') TO ('2006-04-01'); ... CREATE TABLE measurement_y2007m11 PARTITION OF measurement FOR VALUES FROM ('2007-11-01') TO ('2007-12-01'); CREATE TABLE measurement_y2007m12 PARTITION OF measurement FOR VALUES FROM ('2007-12-01') TO ('2008-01-01') TABLESPACE fasttablespace; CREATE TABLE measurement_y2008m01 PARTITION OF measurement FOR VALUES FROM ('2008-01-01') TO ('2008-02-01') WITH (parallel_workers = 4) TABLESPACE fasttablespace;
(Pour rappel, les partitions adjacentes peuvent partager une valeur de limite car les limites hautes sont traitées comme des limites exclusive.)
Si vous voulez mettre en place du sous-partitionnement, spécifiez la
clause PARTITION BY
dans les commandes utilisées pour
créer des partitions individuelles, par exemple :
CREATE TABLE measurement_y2006m02 PARTITION OF measurement FOR VALUES FROM ('2006-02-01') TO ('2006-03-01') PARTITION BY RANGE (peaktemp);
AprÚs avoir créé les partitions de
measurement_y2006m02
, toute donnée insérée dans
measurement
qui correspond Ă
measurement_y2006m02
(ou donnée qui est
directement insérée dans measurement_y2006m02
,
ce qui est autorié à condition que la contrainte de partition soit
respectée) sera redirigée vers l'une de ses partitions en se basant sur
la colonne peaktemp
. La clé de partition
spécifiée pourrait se chevaucher avec la clé de partition du parent, il
faut donc faire spécialement attention lorsque les limites d'une
sous-partition sont spécifiées afin que l'ensemble de données qu'elle
accepte constitue un sous-ensemble de ce que les propres limites de la
partition acceptent ; le systÚme n'essayera pas de vérifier si
c'est vraiment le cas.
InsĂ©rer des donnĂ©es dans la table parent, donnĂ©es qui ne correspondent pas Ă une des partitions existantes, causera une erreur ; une partition appropriĂ©e doit ĂȘtre ajoutĂ©e manuellement.
Il n'est pas nécessaire de créer manuellement les contraintes de table décrivant les conditions des limites de partition pour les partitions. De telles contraintes seront créées automatiquement.
CrĂ©ez un index sur la ou les colonnes de la clĂ©, ainsi que tout autre index que vous pourriez vouloir pour chaque partition. (L'index sur la clĂ© n'est pas strictement nĂ©cessaire, mais c'est utile dans la plupart des scĂ©narios.) Ceci crĂ©e automatiquement un index correspondant sur chaque partition, et toutes les partitions que vous crĂ©erez ou attacherez plus tard auront elles-aussi cet index. Un index ou une contrainte unique dĂ©clarĂ©e sur une table partitionnĂ©e est « virtuel » de la mĂȘme façon que la table partitionnĂ©e l'est : les donnĂ©es rĂ©elles sont dans les index enfants sur les partitions individuelles.
CREATE INDEX ON measurement (logdate);
Assurez-vous que le paramÚtre de configuration enable_partition_pruning ne soit pas désactivé dans
postgresql.conf
. S'il l'est, les requĂȘtes ne
seront pas optimisées comme voulu.
Dans l'exemple ci-dessus, nous créerions une nouvelle partition chaque mois, il serait donc avisé d'écrire un script qui génÚre le DDL nécessaire automatiquement.
Normalement, l'ensemble des partitions établies lors de la définition initiale de la table n'a pas vocation à demeurer statique. Il est courant de vouloir supprimer les partitions contenant d'anciennes données et d'ajouter périodiquement de nouvelles partitions pour de nouvelles données. Un des avantages les plus importants du partitionnement est précisément qu'il permet d'exécuter instantanément cette tùche de maintenance normalement pénible, en manipulant la structure partitionnée, plutÎt que de bouger physiquement de grands ensembles de données.
Le moyen le plus simple pour supprimer d'anciennes données est de supprimer la partition qui n'est plus nécessaire :
DROP TABLE measurement_y2006m02;
Cela peut supprimer des millions d'enregistrements trĂšs rapidement, car il
n'est pas nécessaire de supprimer chaque enregistrement séparément.
Veuillez noter toutefois que la commande ci-dessus nécessite de prendre
un verrou de type ACCESS EXCLUSIVE
sur la table
parente.
Une autre possibilité, généralement préférable, est de ne pas supprimer la partition de la table partitionnée, mais de la conserver en tant que table à part entiÚre :
ALTER TABLE measurement DETACH PARTITION measurement_y2006m02;
Cela permet d'effectuer ensuite d'autres opérations sur les données avant
la suppression. Par exemple, c'est souvent le moment idéal pour
sauvegarder les données en utilisant COPY
,
pg_dump, ou des outils similaires.
Ce peut aussi ĂȘtre le bon moment pour agrĂ©ger les donnĂ©es dans un
format moins volumineux, effectuer d'autres manipulations des données, ou
lancer des rapports.
De la mĂȘme maniĂšre, nous pouvons ajouter une nouvelle partition pour gĂ©rer les nouvelles donnĂ©es. Nous pouvons crĂ©er une partition vide dans la table partitionnĂ©e exactement comme les partitions originales ont Ă©tĂ© créées prĂ©cĂ©demment :
CREATE TABLE measurement_y2008m02 PARTITION OF measurement FOR VALUES FROM ('2008-02-01') TO ('2008-03-01') TABLESPACE fasttablespace;
De maniÚre alternative, il est parfois plus pratique de créer la nouvelle
table en dehors de la structure partitionnée, et d'en faire une
partition plus tard. Cela permet de charger de nouvelles données, de les
vérifier et d'y effectuer des transformations avant que les données
apparaissent dans la table partitionnée. L'option CREATE TABLE
... LIKE
est utile pour éviter de répéter à chaque fois la
définition de la table parent :
CREATE TABLE measurement_y2008m02 (LIKE measurement INCLUDING DEFAULTS INCLUDING CONSTRAINTS) TABLESPACE fasttablespace; ALTER TABLE measurement_y2008m02 ADD CONSTRAINT y2008m02 CHECK ( logdate >= DATE '2008-02-01' AND logdate < DATE '2008-03-01' ); \copy measurement_y2008m02 from 'measurement_y2008m02' -- et éventuellement d'autres étapes de préparation ALTER TABLE measurement ATTACH PARTITION measurement_y2008m02 FOR VALUES FROM ('2008-02-01') TO ('2008-03-01' );
La commande ATTACH PARTITION
prend un verrou
SHARE UPDATE EXCLUSIVE
sur la table partitionnée.
Avant d'exécuter une commande ATTACH PARTITION
, il est
recommandé de créer une contrainte CHECK
sur la table
qui doit ĂȘtre attachĂ©e correspondant Ă la contrainte de la partition
désirée, comme indiquée ci-dessus. De cette maniÚre, le systÚme pourra
ignorer le parcours de table qui est habituellement nécessaire pour
valider la contrainte implicite de partition. Sans la contrainte
CHECK
, la table sera parcourue pour valider la
contrainte de partition, alors qu'elle aura pris un verrou ACCESS
EXCLUSIVE
sur cette partition. Il est recommandé de supprimer
la contrainte CHECK
redondante
aprĂšs la fin de la commande ATTACH PARTITION
. Si la
table en cours d'attachement est elle-mĂȘme une table partitionnĂ©e, alors
chacune de ses sous-partitions sera verrouillée récursivement et
parcourue jusqu'Ă ce qu'une contrainte CHECK
convenable soit rencontrée ou que les partitions feuilles sont
atteintes.
De façon similaire, si la table partitionnée a une partition par défaut
(DEFAULT
), il est recommandé de créer une contrainte
CHECK
qui exclut la contrainte de la partition Ă
attacher. Si cela n'est pas fait, alors la partition
DEFAULT
sera parcourue pour vérifier qu'elle ne
contienne aucun enregistrement qui devrait ĂȘtre placĂ© dans la partition
en cours d'attachement. Cette opération sera réalisée en détenant un
verrou ACCESS EXCLUSIVE
sur la partition par défaut.
Si la partition par dĂ©faut est elle-mĂȘme une table partitionnĂ©es, alors
chacune de ses partitions sera vĂ©rifiĂ©e rĂ©cursivement de la mĂȘme façon
que la table en cours d'attachement, comme indiqué ci-dessus.
Comme expliqué ci-dessus, il est possible de créer des index sur des
tables partitionnées, pour qu'ils soient appliqués automatiquement sur la
hiérarchie entiÚre. C'est trÚs pratique, car non seulement les partitions
déjà créées seront indexées, mais aussi toutes les partitions créées dans
le futur le seront. Une limitation est qu'il n'est pas possible d'utiliser
CONCURRENTLY
pour créer un index partitionné. Pour
éviter des verrous trop longs, il est possible d'utiliser CREATE
INDEX ON ONLY
sur la table partitionnée ; un tel index sera
marqué invalide, et il ne sera pas appliqué automatiquement sur les
partitions. Les index sur les partitions peuvent ĂȘtre créés
individuellement avec CONCURRENTLY
, et plus tard
rattachés (attached) à l'index sur le parent avec
ALTER INDEX .. ATTACH PARTITION
. Une fois les index de
toutes les partitions attachés à l'index parent, celui-ci sera
automatiquement marqué comme valide. Exemple :
CREATE INDEX measurement_usls_idx ON ONLY measurement (unitsales); CREATE INDEX CONCURRENTLY measurement_usls_200602_idx ON measurement_y2006m02 (unitsales); ALTER INDEX measurement_usls_idx ATTACH PARTITION measurement_usls_200602_idx; ...
Cette technique peut aussi ĂȘtre utilisĂ©e avec des contraintes
UNIQUE
et PRIMARY KEY
;
les index sont créés implicitement quand la contrainte est créée.
Exemple :
ALTER TABLE ONLY measurement ADD UNIQUE (city_id, logdate); ALTER TABLE measurement_y2006m02 ADD UNIQUE (city_id, logdate); ALTER INDEX measurement_city_id_logdate_key ATTACH PARTITION measurement_y2006m02_city_id_logdate_key; ...
Les limitations suivantes s'appliquent aux tables partitionnées :
Pour crĂ©er une contrainte d'unicitĂ© ou de clĂ© primaire sur une table partitionnĂ©e, la clĂ© de partitionnement ne doit pas inclure d'expressions ou d'appels de fonction, et les colonnes de la contrainte doivent inclure toutes les colonnes de la clĂ© de partitionnement. Cette limitation existe parce que les index individuels forçant la contrainte peuvent seulement garantir l'unicitĂ© dans leur propre partition ; de ce fait, la structure mĂȘme de la partition doit garantir qu'il n'y aura pas de duplicats dans les diffĂ©rentes partitions.
Il n'existe aucun moyen de créer une contrainte d'exclusion sur toute la table partitionnée. Il est seulement possible de placer une telle contrainte sur chaque partition individuellement. Cette limitation vient là -aussi de l'impossibilité de fixer les restrictions entre partitions.
Les triggers BEFORE ROW
ne peuvent pas changer la
partition de destination d'une nouvelle ligne.
MĂ©langer des relations temporaires et permanentes dans la mĂȘme arborescence de partitions n'est pas autorisĂ©. Par consĂ©quent, si une table partitionnĂ©e est permanente, ses partitions doivent l'ĂȘtre aussi ; de mĂȘme si la table partitionnĂ©e est temporaire, ses partitions doivent l'ĂȘtre aussi. Lors de l'utilisation de relations temporaires, tous les membres de l'arborescence des partitions doivent ĂȘtre issus de la mĂȘme session.
Les partitions individuelles sont liées à leur table partitionnée en utilisant l'héritage en arriÚre plan. Néanmoins, il n'est pas possible d'utiliser toutes les fonctionnalités génériques de l'héritage avec les tables en partitionnement déclaratif et leurs partitions, comme indiqué ci-dessous. Notamment, une partition ne peut pas avoir d'autres parents que leur table partitionnée. Une table ne peut pas non plus hériter d'une table partitionnée et d'une table normale. Cela signifie que les tables partitionnées et leur partitions ne partagent jamais une hiérarchie d'héritage avec des tables normales.
Comme une hiérarchie de partitionnement consistant en la table
partitionnée et ses partitions est toujours une hiérarchie d'héritage,
tableoid
et toutes les rĂšgles normales
d'héritage s'appliquent comme décrites dans
Section 5.10, avec quelques exceptions :
Les partitions ne peuvent pas avoir des colonnes qui ne sont pas
présentes chez le parent. Il n'est pas possible d'indiquer des
colonnes lors de la création de partitions avec CREATE
TABLE
, pas plus qu'il n'est possible d'ajouter des colonnes
aux partitions aprÚs leur création en utilisant ALTER
TABLE
. Les tables pourraient ĂȘtre ajoutĂ©es en tant que
partition avec ALTER TABLE ... ATTACH PARTITION
seulement si leurs colonnes correspondent exactement Ă leur parent, en
incluant toute colonne oid
.
Les contraintes CHECK
et NOT
NULL
d'une table partitionnée sont toujours héritées par
toutes ses partitions. La création des contraintes
CHECK
marquées NO INHERIT
n'est
pas autorisée sur les tables partitionnées. Vous ne pouvez pas
supprimer une contrainte NOT NULL
de la colonne
d'une partition si la mĂȘme contrainte est prĂ©sente dans la table
parent.
Utiliser ONLY
pour ajouter ou supprimer une
contrainte uniquement sur la table partitionnée est supportée tant
qu'il n'y a pas de partitions. DĂšs qu'une partition existe, utiliser
ONLY
renverra une erreur pour toute contrainte autre
que UNIQUE
et PRIMARY KEY
. Ă la
place, des
constraintes sur les partitions elles-mĂȘmes peuvent ĂȘtre ajoutĂ©es et
(si elles ne sont pas présentes sur la table parent) supprimées.
Comme une table partitionnĂ©e n'a pas de donnĂ©es elle-mĂȘme, toute
tentative d'utiliser TRUNCATE
ONLY
sur une table partitionnée renverra
systématiquement une erreur.
Bien que le partitionnement dĂ©claratif natif soit adaptĂ© pour la plupart des cas d'usage courant, il y a certains cas oĂč une approche plus flexible peut ĂȘtre utile. Le partitionnement peut ĂȘtre implĂ©mentĂ© en utilisant l'hĂ©ritage de table, ce qui permet d'autres fonctionnalitĂ©s non supportĂ©es par le partitionnement dĂ©claratif, comme :
Pour le partitionnement dĂ©claratif, les partitions doivent avoir exactement les mĂȘmes colonnes que la table partitionnĂ©e, alors qu'avec l'hĂ©ritage de table, les tables filles peuvent avoir des colonnes supplĂ©mentaires non prĂ©sentes dans la table parente.
L'héritage de table permet l'héritage multiple.
Le partitionnement dĂ©claratif ne prend en charge que le partitionnement par intervalle, par liste et par hachage, tandis que l'hĂ©ritage de table permet de diviser les donnĂ©es de la maniĂšre choisie par l'utilisateur. (Notez, cependant, que si l'exclusion de contrainte n'est pas en mesure d'Ă©laguer efficacement les tables filles, la performance de la requĂȘte peut ĂȘtre faible).
Certaines opérations nécessitent un verrou plus fort en utilisant le
partitionnement déclaratif qu'en utilisant l'héritage de table. Par
exemple, supprimer une partition d'une table partitionnée
nécessite de prendre un verrou de type ACCESS
EXCLUSIVE
sur la table parente, alors qu'un verrou de
type SHARE UPDATE EXCLUSIVE
est suffisant dans le
cas de l'héritage classique.
Cet exemple construit une structure de partitionnement équivalente à l'exemple de partitionnement déclaratif ci-dessus. Procédez aux étapes suivantes :
Créez la table « master », de laquelle toutes les
tables « filles » hériteront. Cette table ne contiendra aucune donnée.
Ne dĂ©finissez aucune contrainte de vĂ©rification sur cette table, Ă
moins que vous n'ayez l'intention de l'appliquer de maniĂšre identique
sur toutes les tables filles. Il n'y a aucun intĂ©rĂȘt Ă dĂ©finir d'index
ou de contrainte unique sur elle non plus. Pour notre exemple, la
table master correspond Ă la table
measurement
définie à l'origine :
CREATE TABLE measurement ( city_id int not null, logdate date not null, peaktemp int, unitsales int );
Créez plusieurs tables « enfant », chacune héritant de la table master. Normalement, ces tables n'ajouteront aucune colonne à celles héritées de la table master. Comme avec le partitionnement déclaratif, ces tables filles sont des tables PostgreSQL à part entiÚre (ou des tables étrangÚres) PostgreSQL normales.
CREATE TABLE measurement_y2006m02 () INHERITS (measurement); CREATE TABLE measurement_y2006m03 () INHERITS (measurement); ... CREATE TABLE measurement_y2007m11 () INHERITS (measurement); CREATE TABLE measurement_y2007m12 () INHERITS (measurement); CREATE TABLE measurement_y2008m01 () INHERITS (measurement);
Ajoutez les contraintes de tables, sans qu'elles se chevauchent, sur les tables filles pour définir les valeurs de clé autorisées dans chacune.
Des exemples typiques seraient :
CHECK ( x = 1 ) CHECK ( county IN ( 'Oxfordshire', 'Buckinghamshire', 'Warwickshire' )) CHECK ( outletID >= 100 AND outletID < 200 )
Assurez-vous que les contraintes garantissent qu'il n'y a pas de chevauchement entre les valeurs de clés permises dans différentes tables filles. Une erreur fréquente est de mettre en place des contraintes d'intervalle comme ceci :
CHECK ( outletID BETWEEN 100 AND 200 ) CHECK ( outletID BETWEEN 200 AND 300 )
Cet exemple est faux puisqu'on ne peut pas savoir Ă quelle table fille appartient la valeur de clĂ© 200. Ă la place, les intervalles devraient ĂȘtre dĂ©finis ainsi :
CREATE TABLE measurement_y2006m02 ( CHECK ( logdate >= DATE '2006-02-01' AND logdate < DATE '2006-03-01' ) ) INHERITS (measurement); CREATE TABLE measurement_y2006m03 ( CHECK ( logdate >= DATE '2006-03-01' AND logdate < DATE '2006-04-01' ) ) INHERITS (measurement); ... CREATE TABLE measurement_y2007m11 ( CHECK ( logdate >= DATE '2007-11-01' AND logdate < DATE '2007-12-01' ) ) INHERITS (measurement); CREATE TABLE measurement_y2007m12 ( CHECK ( logdate >= DATE '2007-12-01' AND logdate < DATE '2008-01-01' ) ) INHERITS (measurement); CREATE TABLE measurement_y2008m01 ( CHECK ( logdate >= DATE '2008-01-01' AND logdate < DATE '2008-02-01' ) ) INHERITS (measurement);
Pour chaque table fille, créez un index sur la ou les colonnes de la clé, ainsi que tout autre index que vous voudriez.
CREATE INDEX measurement_y2006m02_logdate ON measurement_y2006m02 (logdate); CREATE INDEX measurement_y2006m03_logdate ON measurement_y2006m03 (logdate); CREATE INDEX measurement_y2007m11_logdate ON measurement_y2007m11 (logdate); CREATE INDEX measurement_y2007m12_logdate ON measurement_y2007m12 (logdate); CREATE INDEX measurement_y2008m01_logdate ON measurement_y2008m01 (logdate);
Nous voulons que notre application soit capable de dire
INSERT INTO measurement ...
, et de voir ses données
redirigées dans la table fille appropriée. Nous pouvons
réaliser cela en ajoutant un trigger sur
la table master. Si les donnĂ©es doivent ĂȘtre ajoutĂ©es sur la derniĂšre
table fille uniquement, nous pouvons utiliser un trigger avec une fonction
trĂšs simple :
CREATE OR REPLACE FUNCTION measurement_insert_trigger() RETURNS TRIGGER AS $$ BEGIN INSERT INTO measurement_y2008m01 VALUES (NEW.*); RETURN NULL; END; $$ LANGUAGE plpgsql;
AprÚs avoir créé la fonction, nous créons le trigger qui appelle la fonction trigger :
CREATE TRIGGER insert_mesure_trigger BEFORE INSERT ON mesure FOR EACH ROW EXECUTE FUNCTION mesure_insert_trigger();
Une telle fonction doit ĂȘtre redĂ©finie chaque mois pour toujours insĂ©rer sur la table fille active. La dĂ©finition du trigger n'a pas besoin d'ĂȘtre redĂ©finie.
Il est Ă©galement possible de laisser le serveur localiser la table fille dans laquelle doit ĂȘtre insĂ©rĂ©e la ligne. Une fonction plus complexe peut alors ĂȘtre utilisĂ©e :
CREATE OR REPLACE FUNCTION mesure_insert_trigger() RETURNS TRIGGER AS $$ BEGIN IF ( NEW.date_trace >= DATE '2006-02-01' AND NEW.date_trace < DATE '2006-03-01' ) THEN INSERT INTO mesure_a2006m02 VALUES (NEW.*); ELSIF ( NEW.date_trace >= DATE '2006-03-01' AND NEW.date_trace < DATE '2006-04-01' ) THEN INSERT INTO mesure_a2006m03 VALUES (NEW.*); ... ELSIF ( NEW.date_trace >= DATE '2008-01-01' AND NEW.date_trace < DATE '2008-02-01' ) THEN INSERT INTO mesure_a2008m01 VALUES (NEW.*); ELSE RAISE EXCEPTION 'Date en dehors de l''intervalle. Corrigez la fonction mesure_insert_trigger() !'; END IF; RETURN NULL; END; $$ LANGUAGE plpgsql;
La dĂ©finition du trigger est la mĂȘme qu'avant. Notez que chaque
test IF
doit correspondre exactement Ă la
contrainte CHECK
de la table fille correspondante.
Bien que cette fonction soit plus complexe que celle pour un seul mois, il n'est pas nĂ©cessaire de l'actualiser aussi frĂ©quemment, les branches pouvant ĂȘtre ajoutĂ©es en avance.
En pratique, il vaudrait mieux vĂ©rifier d'abord la derniĂšre table fille créée si la plupart des insertions lui sont destinĂ©es. Pour des raisons de simplicitĂ©, les tests du trigger sont prĂ©sentĂ©s dans le mĂȘme ordre que les autres parties de l'exemple.
Une approche différente du trigger est la redirection des insertions par des rÚgles sur la table master. Par exemple :
CREATE RULE measurement_insert_y2006m02 AS ON INSERT TO measurement WHERE ( logdate >= DATE '2006-02-01' AND logdate < DATE '2006-03-01' ) DO INSTEAD INSERT INTO measurement_y2006m02 VALUES (NEW.*); ... CREATE RULE measurement_insert_y2008m01 AS ON INSERT TO measurement WHERE ( logdate >= DATE '2008-01-01' AND logdate < DATE '2008-02-01' ) DO INSTEAD INSERT INTO measurement_y2008m01 VALUES (NEW.*);
Une rĂšgle a un surcoĂ»t bien plus important qu'un trigger, mais il n'est payĂ© qu'une fois par requĂȘte plutĂŽt qu'une fois par ligne. Cette mĂ©thode peut donc ĂȘtre avantageuse pour les insertions en masse. Toutefois, dans la plupart des cas, la mĂ©thode du trigger offrira de meilleures performances.
Soyez conscient que COPY
ignore les rĂšgles. Si vous voulez utiliser
COPY
pour insérer des données, vous devrez les
copier dans la bonne table fille plutĂŽt que dans la table
master. COPY
déclenche les triggers, vous
pouvez donc l'utiliser normalement si vous utilisez l'approche par
trigger.
Un autre inconvénient à l'approche par rÚgle est qu'il n'y a pas de moyen simple de forcer une erreur si l'ensemble de rÚgles ne couvre pas la date d'insertion ; les données iront silencieusement dans la table master à la place.
Assurez-vous que le paramÚtre de configuration constraint_exclusion ne soit pas désactivé dans
postgresql.conf
; sinon il pourrait y avoir
des accĂšs inutiles aux autres tables.
Comme nous pouvons le voir, une hiérarchie complexe de tables peut nécessiter une quantité de DDL non négligeable. Dans l'exemple ci-dessus, nous créerions une nouvelle table fille chaque mois, il serait donc sage d'écrire un script qui génÚre le DDL automatiquement.
Pour supprimer les anciennes données rapidement, il suffit de supprimer la table fille qui n'est plus nécessaire :
DROP TABLE mesure_a2006m02;
Pour enlever une table fille de la hiérarchie d'héritage, mais en en gardant l'accÚs en tant que table normale :
ALTER TABLE mesure_a2006m02 NO INHERIT mesure;
Pour ajouter une nouvelle table fille pour gérer les nouvelles données, créez une table fille vide, tout comme les tables filles originales ont été créées ci-dessus :
CREATE TABLE mesure_a2008m02 ( CHECK ( date_trace >= DATE '2008-02-01' AND date_trace < DATE '2008-03-01' ) ) INHERITS (mesure);
Une autre alternative est de crĂ©er et de remplir la nouvelle table enfant avant de l'ajouter Ă la hiĂ©rarchie de la table. Ceci permet aux donnĂ©es d'ĂȘtre chargĂ©es, vĂ©rifiĂ©es et transformĂ©es avant d'ĂȘtre rendues visibles aux requĂȘtes sur la table parente.
CREATE TABLE mesure_a2008m02 (LIKE mesure INCLUDING DEFAULTS INCLUDING CONSTRAINTS); ALTER TABLE mesure_a2008m02 ADD CONSTRAINT y2008m02 CHECK ( date_trace >= DATE '2008-02-01' AND date_trace < DATE '2008-03-01' ); \copy mesure_a2008m02 from 'mesure_a2008m02' -- quelques travaux de préparation des données ALTER TABLE mesure_a2008m02 INHERIT mesure;
Les restrictions suivantes s'appliquent au partitionnement par héritage :
Il n'existe pas de moyen automatique de vérifier que toutes les
contraintes de vérification (CHECK
) sont
mutuellement exclusives. Il est plus sûr de créer un code qui fabrique
les tables filles, et crée et/ou modifie les objets associés plutÎt que de
les créer manuellement ;
Les contraintes d'index et de clés étrangÚres s'appliquent à des tables seules et non à leurs enfants par héritage, il y a donc des limitations à connaßtre.
Les schémas montrés ici supposent que les colonnes clés du
partitionnement d'une ligne ne changent jamais ou, tout du moins, ne
changent pas suffisamment pour nécessiter un déplacement vers une autre
partition. Une commande UPDATE
qui tentera de le
faire échouera à cause des contraintes CHECK
. Si vous
devez gĂ©rer ce type de cas, des triggers sur mise Ă jour peuvent ĂȘtre
placés sur les tables filles, mais cela
rend la gestion de la structure beaucoup plus complexe.
Si VACUUM
ou ANALYZE
sont lancés
manuellement, n'oubliez pas de les lancer sur chaque table fille.
Une commande comme :
ANALYZE mesure;
ne traitera que la table maĂźtre.
Les commandes INSERT
avec des clauses ON
CONFLICT
ont peu de chances de fonctionner
comme attendu, puisque l'action du ON
CONFLICT
n'est effectuée que dans le cas de
violations d'unicité dans la table cible, pas dans les filles.
Des triggers ou des rĂšgles seront nĂ©cessaires pour rediriger les lignes vers la table fille voulue, Ă moins que l'application ne soit explicitement au courant du schĂ©ma de partitionnement. Les triggers peuvent ĂȘtre compliquĂ©s Ă Ă©crire, et seront bien plus lents que la redirection de ligne effectuĂ©e en interne par le partitionnement dĂ©claratif.
L'élagage des partitions (Partition pruning
)
est une technique d'optimisation des requĂȘtes qui vise Ă amĂ©liorer les
performances des tables à partitionnement déclaratif.
Ă titre d'exemple :
SET enable_partition_pruning = on; -- défaut SELECT count(*) FROM mesure WHERE date_trace >= DATE '2008-01-01';
Sans l'Ă©lagage de partition, la requĂȘte ci-dessus parcourrait chacune des
partitions de la table mesure
. Avec l'élagage de
partition activé, le planificateur examinera la définition de chaque partition,
et montrera qu'il n'est pas nécessaire de la parcourir puisqu'elle ne contient
aucune ligne respectant la clause WHERE de la requĂȘte. Lorsque le
planificateur peut l'établir, il exclut (élague) la partition du plan de recherche.
En utilisant la commande EXPLAIN
et le paramĂštre de
configuration enable_partition_pruning, il est possible
de voir la différence entre un plan pour lequel des partitions ont été
élaguées et celui pour lequel elles ne l'ont pas été. Un plan typique non
optimisé pour ce type de configuration de table serait :
SET enable_partition_pruning = off; EXPLAIN SELECT count(*) FROM mesure WHERE date_trace >= DATE '2008-01-01'; QUERY PLAN ----------------------------------------------------------------------------------- Aggregate (cost=188.76..188.77 rows=1 width=8) -> Append (cost=0.00..181.05 rows=3085 width=0) -> Seq Scan on measurement_y2006m02 (cost=0.00..33.12 rows=617 width=0) Filter: (logdate >= '2008-01-01'::date) -> Seq Scan on measurement_y2006m03 (cost=0.00..33.12 rows=617 width=0) Filter: (logdate >= '2008-01-01'::date) ... -> Seq Scan on measurement_y2007m11 (cost=0.00..33.12 rows=617 width=0) Filter: (logdate >= '2008-01-01'::date) -> Seq Scan on measurement_y2007m12 (cost=0.00..33.12 rows=617 width=0) Filter: (logdate >= '2008-01-01'::date) -> Seq Scan on measurement_y2008m01 (cost=0.00..33.12 rows=617 width=0) Filter: (logdate >= '2008-01-01'::date)
Quelques partitions, voire toutes, peuvent utiliser des parcours d'index Ă la place des parcours sĂ©quentiels de la table complĂšte, mais le fait est qu'il n'est pas besoin de parcourir les plus vieilles partitions pour rĂ©pondre Ă cette requĂȘte. Lorsque l'Ă©lagage de partitions est activĂ©, nous obtenons un plan significativement moins coĂ»teux, pour le mĂȘme rĂ©sultat :
SET enable_partition_pruning = on; EXPLAIN SELECT count(*) FROM mesure WHERE date_trace >= DATE '2008-01-01'; QUERY PLAN ----------------------------------------------------------------------------------- Aggregate (cost=37.75..37.76 rows=1 width=8) -> Seq Scan on measurement_y2008m01 (cost=0.00..33.12 rows=617 width=0) Filter: (logdate >= '2008-01-01'::date)
Il est Ă noter que l'Ă©lagage des partitions n'est pilotĂ© que par les contraintes dĂ©finies implicitement par les clĂ©s de partition, et non par la prĂ©sence d'index. Il n'est donc pas nĂ©cessaire de dĂ©finir des index sur les colonnes clĂ©s. Pour savoir si un index doit ĂȘtre créé sur une partition donnĂ©e, il vous faut juger si les requĂȘtes sur cette partition en parcourent gĂ©nĂ©ralement une grande partie, ou seulement une petite. Un index sera utile dans ce dernier cas, mais pas dans le premier.
L'Ă©lagage des partitions peut ĂȘtre effectuĂ© non seulement lors de la
planification d'une requĂȘte, mais aussi lors de son exĂ©cution. C'est
utile pour élaguer plus de partitions lorsque les
clauses contiennent des expressions de valeurs inconnues
au moment de la planification de la requĂȘte, par exemple des paramĂštres
définis dans une instruction PREPARE
, utilisant une
valeur obtenue d'une sous-requĂȘte, ou une valeur paramĂ©trĂ©e sur
la partie interne d'une jointure en boucle imbriquée (nested loop join
).
L'Ă©lagage de partition pendant l'exĂ©cution peut ĂȘtre rĂ©alisĂ© Ă l'un des
moments suivant :
Lors de l'initialisation du plan d'exécution. L'élagage de partition peut
ĂȘtre effectuĂ© pour les valeurs de paramĂštres connues dĂšs
cette phase. Les partitions élaguées pendant cette étape
n'apparaĂźtront pas dans l'EXPLAIN
ou l'EXPLAIN
ANALYZE
de la requĂȘte. Il est mĂȘme possible de
déterminer le nombre de partitions supprimées pendant cette
phase en observant la propriété « Subplans Removed »
(sous-plans supprimés) dans la sortie d'EXPLAIN
.
Il est important de noter que toute partition supprimée par l'élagage
fait à cette étape est toujours verrouillée au début de l'exécution.
Pendant l'exécution effective du plan d'exécution. L'élagage des partitions
peut Ă©galement ĂȘtre effectuĂ© pour supprimer des partitions en utilisant
des valeurs qui ne sont connues que pendant l'exĂ©cution de la requĂȘte.
Cela inclut les valeurs des sous-requĂȘtes et des paramĂštres issus
de l'exécution, comme des jointures par boucle imbriquée
(nested loop join
) paramétrées.
Comme la valeur de ces paramĂštres peut changer plusieurs fois pendant
l'exĂ©cution de la requĂȘte, l'Ă©lagage de partitions est effectuĂ© chaque
fois que l'un des paramÚtres d'exécution utilisés pour celui-ci change.
Déterminer si les partitions ont été élaguées pendant cette phase nécessite
une inspection minutieuse de la propriété loops
de la
sortie d'EXPLAIN ANALYZE
. Les sous-plans correspondant
aux différentes partitions peuvent avoir différentes valeurs dépendant
du nombre de fois oĂč chacun d'eux a Ă©tĂ© Ă©laguĂ© lors de l'exĂ©cution.
Certains peuvent ĂȘtre affichĂ©s comme (never executed)
(littéralement, jamais exécuté
) s'ils sont Ă©laguĂ©s Ă
chaque fois.
L'Ă©lagage des partitions peut ĂȘtre dĂ©sactivĂ© Ă l'aide du paramĂštre enable_partition_pruning.
L'élagage de partitions au moment de l'exécution survient seulement pour
les types de nĆud Append
et
MergeAppend
. Ce n'est pas encore implémenté pour
ModifyTable
, mais ceci pourrait changer dans une
prochaine version de PostgreSQL.
Une contrainte d'exclusion est une technique d'optimisation de requĂȘtes similaire Ă l'Ă©lagage de partitions. Bien qu'elle soit principalement utilisĂ© pour les tables partitionnĂ©es avec l'ancienne mĂ©thode par hĂ©ritage, elle peut ĂȘtre utilisĂ©e Ă d'autres fins, y compris avec le partitionnement dĂ©claratif.
Les contraintes d'exclusion fonctionnent d'une maniĂšre trĂšs similaire Ă
l'élagage de partitions, sauf qu'elles utilisent les contraintes
CHECK
de chaque table (d'oĂč le nom) alors que l'Ă©lagage
de partition utilise les limites de partition de la table, qui n'existent que
dans le cas d'un partitionnement déclaratif. Une autre différence est qu'une
contrainte d'exclusion n'est appliquée qu'à la planification ;
il n'y a donc pas de tentative d'écarter des
partitions dÚs l'exécution.
Le fait que les contraintes d'exclusion utilisent les contraintes
CHECK
les rend plus lentes que l'élagage
de partitions, mais peut ĂȘtre un avantage :
puisque les contraintes peuvent ĂȘtre dĂ©finies mĂȘme sur des tables avec
partitionnement déclaratif, en plus de leurs limites internes, les contraintes
d'exclusion peuvent ĂȘtre capables de supprimer des partitions supplĂ©mentaires
pendant la phase de planification de la requĂȘte.
La valeur par défaut (et donc recommandée) de constraint_exclusion n'est ni on
ni
off
, mais un état intermédiaire appelé
partition
, qui fait que la technique n'est appliquée
qu'aux requĂȘtes qui semblent fonctionner avec des tables
partitionnées par héritage. La valeur on
entraĂźne que le planificateur
examine les contraintes CHECK
dans toutes les requĂȘtes, y
compris les requĂȘtes simples qui ont peu de chance d'en profiter.
Les avertissement suivants s'appliquent Ă l'exclusion de contraintes :
Les contraintes d'exclusion ne sont appliquĂ©es que lors de la phase de planification de la requĂȘte, contrairement Ă l'Ă©lagage de partition, qui peut ĂȘtre appliquĂ© lors de la phase d'exĂ©cution.
La contrainte d'exclusion ne fonctionne que si la clause
WHERE
de la requĂȘte contient des constantes (ou des
paramĂštres externes). Par exemple, une comparaison avec une fonction
non immutable comme CURRENT_TIMESTAMP
ne peut
pas ĂȘtre optimisĂ©e, car le planificateur ne peut pas savoir dans quelle
table fille la valeur de la fonction ira lors de l'exécution.
Les contraintes de partitionnement doivent rester simples. Dans le cas contraire, le planificateur peut rencontrer des difficultés à déterminer les tables filles qu'il n'est pas nécessaire de parcourir. Des conditions simples d'égalité pour le partitionnement de liste, ou des tests d'intervalle simples lors de partitionnement par intervalles sont recommandées, comme illustré dans les exemples précédents. Une rÚgle générale est que les contraintes de partitionnement ne doivent contenir que des comparaisons entre les colonnes partitionnées et des constantes, à l'aide d'opérateurs utilisables par les index B-tree, car seules les colonnes indexables avec un index B-tree sont autorisées dans la clé de partitionnement.
Toutes les contraintes sur toutes les filles de la table parente sont examinĂ©es lors de l'exclusion de contraintes. De ce fait, un grand nombre de filles augmente considĂ©rablement le temps de planification de la requĂȘte. Ainsi, l'ancien partitionnement par hĂ©ritage fonctionnera bien jusqu'Ă , peut-ĂȘtre, une centaine de tables enfant ; n'essayez pas d'en utiliser plusieurs milliers.
Il faut choisir avec soin le partitionnement d'une table car les performances en planification et à l'exécution peuvent pùtir d'une mauvaise conception.
Un des choix les plus cruciaux portera sur la ou les colonnes par
lesquelles vous partitionnerez. Souvent le meilleur choix sera la
colonne ou l'ensemble de colonnes qui apparaissent le plus souvent
dans les clauses WHERE
des requĂȘtes exĂ©cutĂ©es sur
la table partitionnée. Les clauses WHERE
qui sont
compatibles avec les contraintes des limites des partitions peuvent ĂȘtre
utilisées pour élaguer les partitions inutiles. Cependant, le choix peut
vous ĂȘtre imposĂ© par des exigences sur la PRIMARY KEY
ou une contrainte UNIQUE
. La suppression de données
indésirables est aussi un facteur à considérer pour préparer votre
stratĂ©gie de partitionnement. Une partition entiĂšre peut ĂȘtre dĂ©tachĂ©e
assez vite, et cela peut valoir le coup de concevoir votre partitionnement
pour que toutes les donnĂ©es Ă supprimer en mĂȘme temps soient situĂ©es dans
la mĂȘme partition.
Choisir le nombre cible de partitions par lequel diviser la table
est aussi une décision critique à prendre.
Ne pas avoir assez de partitions peut signifier que les index resteront
trop gros, et que la localité des données restera faible, ce qui entraßnera
de mauvais hit ratios.
Cependant, diviser la table en trop de partitions a aussi ses inconvénients.
Trop de partitions peuvent entraĂźner des temps de planification plus longs
et une plus grande consommation de mémoire pendant la planification comme
pendant l'exécution, comme indiqué plus bas.
Lors du choix du partitionnement de votre table, il est aussi important de
considérer ce qui pourrait changer dans le futur.
Par exemple, si vous choisissez d'avoir une partition par client alors que vous n'avez
actuellement qu'un petit nombre de gros clients, considérez les implications
si, dans quelques années, vous vous retrouvez avec un grand nombre de
petits clients. Dans ce cas, il serait meilleur de choisir une partition par
HASH
et de choisir un nombre raisonnable de partitions
plutĂŽt que d'essayer de partitionner par LIST
et d'espérer
que le nombre de clients n'augmente pas au-delĂ de ce qu'il est en pratique
possible de partitionner.
Sous-partitionner peut ĂȘtre utile pour diviser encore des partitions qui devraient devenir plus grandes que d'autres partitions Une autre option est d'utiliser le partitionnement par intervalle avec plusieurs colonnes dans la clĂ© de partitionnement. Chacune de ses solutions peut facilement amener Ă un nombre excessif de partitions, il convient donc de rester prudent.
Il est important de considérer le surcroßt de travail pour la
planification et l'exécution dû au partitionnement. Le planificateur de
requĂȘtes est gĂ©nĂ©ralement capable de manipuler correctement des hiĂ©rarchies jusqu'Ă
plusieurs milliers de partitions, pourvu que les requĂȘtes
courantes lui permettent d'élaguer toutes les partitions à l'exception d'un
petit nombre.
Les temps de planification s'allongent et la consommation
de mémoire grandit s'il reste beaucoup de partitions
une fois que le planificateur a fait l'élagage.
C'est particuliĂšrement vrai pour les commandes UPDATE
et DELETE
.
Une autre raison de se méfier d'un grand nombre de partitions est que la
consommation mémoire du serveur peut augmenter significativement au fil du temps,
particuliĂšrement si beaucoup de sessions touchent de nombreuses partitions.
La cause en est que chaque partition a besoin que ses métadonnées soient
chargées dans la mémoire locale d'une session qui y touche.
Avec une charge de type entrepĂŽt de donnĂ©es, il y a plus de sens Ă utiliser un grand nombre de partitions que pour une charge de type OLTP. GĂ©nĂ©ralement, en dĂ©cisionnel, le temps de planification est moins un souci puisque la majoritĂ© du temps de traitement est dĂ©pensĂ© pendant l'exĂ©cution. Avec l'un comme l'autre de ces types de charge, il est important de prendre tĂŽt la bonne dĂ©cision, car re-partitionner de grandes quantitĂ©s de donnĂ©es peut ĂȘtre douloureusement long. Des simulation de la charge attendue sont souvent souhaitables pour optimiser la stratĂ©gie de partitionnement. Ne supposez jamais que plus de partitions valent mieux que moins de partitions et vice-versa.