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4.2. Expressions de valeurs

Les expressions de valeurs sont utilisĂ©es dans une grande variĂ©tĂ© de contextes, tels que dans la liste cible d'une commande SELECT, dans les nouvelles valeurs de colonnes d'une commande INSERT ou UPDATE, ou dans les conditions de recherche d'un certain nombre de commandes. Le rĂ©sultat d'une expression de valeurs est quelquefois appelĂ© scalaire, pour le distinguer du rĂ©sultat d'une expression de table (qui est une table). Les expressions de valeurs sont aussi appelĂ©es des expressions scalaires (voire mĂȘme simplement des expressions). La syntaxe d'expression permet le calcul des valeurs Ă  partir de morceaux primitifs en utilisant les opĂ©rations arithmĂ©tiques, logiques, d'ensemble et autres.

Une expression de valeur peut ĂȘtre :

  • une constante ou une valeur constante ;

  • une rĂ©fĂ©rence de colonne ;

  • une rĂ©fĂ©rence de la position d'un paramĂštre, dans le corps d'une dĂ©finition de fonction ou d'instruction prĂ©parĂ©e ;

  • une expression indicĂ©e ;

  • une expression de sĂ©lection de champs ;

  • un appel d'opĂ©rateur ;

  • un appel de fonction ;

  • une expression d'agrĂ©gat ;

  • un appel de fonction de fenĂȘtrage ;

  • une conversion de type ;

  • une expression de collationnement ;

  • une sous-requĂȘte scalaire ;

  • un constructeur de tableau ;

  • un constructeur de ligne ;

  • toute expression de valeur entre parenthĂšses, utile pour grouper des sous-expressions et surcharger la prĂ©cĂ©dence.

En plus de cette liste, il existe un certain nombre de constructions pouvant ĂȘtre classĂ©es comme une expression mais ne suivant aucune rĂšgle de syntaxe gĂ©nĂ©rale. Elles ont gĂ©nĂ©ralement la sĂ©mantique d'une fonction ou d'un opĂ©rateur et sont expliquĂ©es au Chapitre 9, Fonctions et opĂ©rateurs. Un exemple est la clause IS NULL.

Nous avons dĂ©jĂ  discutĂ© des constantes dans la Section 4.1.2, « Constantes Â». Les sections suivantes discutent des options restantes.

4.2.1. Références de colonnes

Une colonne peut ĂȘtre rĂ©fĂ©rencĂ©e avec la forme :

correlation.nom_colonne

correlation est le nom d'une table (parfois qualifiĂ© par son nom de schĂ©ma) ou un alias d'une table dĂ©finie au moyen de la clause FROM. Le nom de corrĂ©lation et le point de sĂ©paration peuvent ĂȘtre omis si le nom de colonne est unique dans les tables utilisĂ©es par la requĂȘte courante (voir aussi le Chapitre 7, RequĂȘtes).

4.2.2. ParamĂštres de position

Un paramĂštre de position est utilisĂ© pour indiquer une valeur fournie en externe par une instruction SQL. Les paramĂštres sont utilisĂ©s dans des dĂ©finitions de fonction SQL et dans les requĂȘtes prĂ©parĂ©es. Quelques bibliothĂšques clients supportent aussi la spĂ©cification de valeurs de donnĂ©es sĂ©parĂ©ment de la chaĂźne de commande SQL, auquel cas les paramĂštres sont utilisĂ©s pour rĂ©fĂ©rencer les valeurs de donnĂ©es en dehors. Le format d'une rĂ©fĂ©rence de paramĂštre est :

$numéro

Par exemple, considĂ©rez la dĂ©finition d'une fonction : dept :

              CREATE FUNCTION dept(text) RETURNS dept
    AS $$ SELECT * FROM dept WHERE nom = $1 $$
    LANGUAGE SQL;

Dans cet exemple, $1 référence la valeur du premier argument de la fonction à chaque appel de cette commande.

4.2.3. Indices

Si une expression rĂ©cupĂšre une valeur de type tableau, alors un Ă©lĂ©ment spĂ©cifique du tableau peut ĂȘtre extrait en Ă©crivant :

expression[indice]

Des Ă©lĂ©ments adjacents (un « morceau de tableau Â») peuvent ĂȘtre extraits en Ă©crivant :

expression[indice_bas:indice_haut]

Les crochets [ ] doivent apparaĂźtre rĂ©ellement. Chaque indice est lui-mĂȘme une expression, devant contenir une valeur entiĂšre.

En gĂ©nĂ©ral, l'expression de type tableau doit ĂȘtre entre parenthĂšses mais ces derniĂšres peuvent ĂȘtre omises lorsque l'expression utilisĂ©e comme indice est seulement une rĂ©fĂ©rence de colonne ou un paramĂštre de position. De plus, les indices multiples peuvent ĂȘtre concatĂ©nĂ©s lorsque le tableau original est multi-dimensionnel. Par exemple :

ma_table.colonnetableau[4]
ma_table.colonnes_deux_d[17][34]
$1[10:42]
(fonctiontableau(a,b))[42]

Dans ce dernier exemple, les parenthĂšses sont requises. Voir la Section 8.15, « Tableaux Â» pour plus d'informations sur les tableaux.

4.2.4. Sélection de champs

Si une expression rĂ©cupĂšre une valeur de type composite (type row), alors un champ spĂ©cifique de la ligne est extrait en Ă©crivant :

expression.nom_champ

En gĂ©nĂ©ral, l'expression de ligne doit ĂȘtre entre parenthĂšses mais les parenthĂšses peuvent ĂȘtre omises lorsque l'expression Ă  partir de laquelle se fait la sĂ©lection est seulement une rĂ©fĂ©rence de table ou un paramĂštre de position. Par exemple :

ma_table.macolonne
$1.unecolonne
(fonctionligne(a,b)).col3

En fait, une rĂ©fĂ©rence de colonne qualifiĂ©e est un cas spĂ©cial de syntaxe de sĂ©lection de champ. Un cas spĂ©cial important revient Ă  extraire un champ de la colonne de type composite d'une table :

(colcomposite).unchamp
(matable.colcomposite).unchamp

Les parenthÚses sont requises ici pour montrer que colcomposite est un nom de colonne, et non pas un nom de table, ou que matable est un nom de table, pas un nom de schéma dans le deuxiÚme cas.

Vous pouvez demander tous les champs d'une valeur composite en Ă©crivant .* :

(compositecol).*

Cette syntaxe se comporte diffĂ©remment suivant le contexte. Voir Section 8.16.5, « Utiliser des types composites dans les requĂȘtes Â» pour plus de dĂ©tails.

4.2.5. Appels d'opérateurs

Il existe trois syntaxes possibles pour l'appel d'un opĂ©rateur :

expression opérateur expression (opérateur binaire préfixe)
opérateur expression (opérateur unaire préfixe)
expression opérateur (opérateur unaire suffixe)

oĂč le jeton opĂ©rateur suit les rĂšgles de syntaxe de la Section 4.1.3, « OpĂ©rateurs Â», ou est un des mots clĂ©s AND, OR et NOT, ou est un nom d'opĂ©rateur qualifiĂ© de la forme

OPERATOR(schema.nom_operateur)

Quel opĂ©rateur particulier existe et est-il unaire ou binaire dĂ©pend des opĂ©rateurs dĂ©finis par le systĂšme ou l'utilisateur. Le Chapitre 9, Fonctions et opĂ©rateurs dĂ©crit les opĂ©rateurs internes.

4.2.6. Appels de fonctions

La syntaxe pour un appel de fonction est le nom d'une fonction (qualifiĂ© ou non du nom du schĂ©ma) suivi par sa liste d'arguments entre parenthĂšses :

nom_fonction([expression [,expression ...]] )

Par exemple, ce qui suit calcule la racine carrĂ© de 2 :

sqrt(2)

La liste des fonctions intĂ©grĂ©es se trouve dans le Chapitre 9, Fonctions et opĂ©rateurs. D'autres fonctions pourraient ĂȘtre ajoutĂ©es par l'utilisateur.

En option, les arguments peuvent avoir leur nom attachĂ©. Voir la Section 4.3, « Fonctions appelantes Â» pour les dĂ©tails.

[Note]

Note

Une fonction qui prend un seul argument de type composite peut aussi ĂȘtre appelĂ©e en utilisant la syntaxe de sĂ©lection de champ. Du coup, un champ peut ĂȘtre Ă©crit dans le style fonctionnel. Cela signifie que les notations col(table) et table.col sont interchangeables. Ce comportement ne respecte pas le standard SQL mais il est fourni dans PostgreSQLℱ car il permet l'utilisation de fonctions Ă©mulant les « champs calculĂ©s Â». Pour plus d'informations, voir la Section 8.16.5, « Utiliser des types composites dans les requĂȘtes Â».

4.2.7. Expressions d'agrégat

Une expression d'agrĂ©gat reprĂ©sente l'application d'une fonction d'agrĂ©gat Ă  travers les lignes sĂ©lectionnĂ©es par une requĂȘte. Une fonction d'agrĂ©gat rĂ©duit les nombres entrĂ©s en une seule valeur de sortie, comme la somme ou la moyenne des valeurs en entrĂ©e. La syntaxe d'une expression d'agrĂ©gat est une des suivantes :

nom_agregat (expression [ , ... ] [ clause_order_by ] )
nom_agregat (ALL expression [ , ... ] [ clause_order_by ] )
nom_agregat (DISTINCT expression [ , ... ] [ clause_order_by ] )
nom_agregat ( * )

oĂč nom_agregat est un agrĂ©gat prĂ©cĂ©demment dĂ©fini (parfois qualifiĂ© d'un nom de schĂ©ma), expression est toute expression de valeur qui ne contient pas lui-mĂȘme une expression d'agrĂ©gat ou un appel Ă  une fonction de fenĂȘtrage. order_by_clause est une clause ORDER BY optionnelle comme dĂ©crite ci-dessous.

La premiĂšre forme d'expression d'agrĂ©gat appelle l'agrĂ©gat une fois pour chaque ligne en entrĂ©e. La seconde forme est identique Ă  la premiĂšre car ALL est une clause active par dĂ©faut. La troisiĂšme forme fait appel Ă  l'agrĂ©gat une fois pour chaque valeur distincte de l'expression (ou ensemble distinct de valeurs, pour des expressions multiples) trouvĂ©e dans les lignes en entrĂ©e. La derniĂšre forme appelle l'agrĂ©gat une fois pour chaque ligne en entrĂ©e ; comme aucune valeur particuliĂšre en entrĂ©e n'est spĂ©cifiĂ©e, c'est gĂ©nĂ©ralement utile pour la fonction d'agrĂ©gat count(*).

La plupart des fonctions d'agrĂ©gats ignorent les entrĂ©es NULL, pour que les lignes qui renvoient une ou plusieurs expressions NULL soient disqualifiĂ©es. Ceci peut ĂȘtre considĂ©rĂ© vrai pour tous les agrĂ©gats internes sauf indication contraire.

Par exemple, count(*) trouve le nombre total de lignes en entrée alors que count(f1) récupÚre le nombre de lignes en entrée pour lesquelles f1 n'est pas NULL. En effet, la fonction count ignore les valeurs NULL mais count(distinct f1) retrouve le nombre de valeurs distinctes non NULL de f1.

D'habitude, les lignes en entrĂ©e sont passĂ©es Ă  la fonction d'agrĂ©gat dans un ordre non spĂ©cifiĂ©. Dans la plupart des cas, cela n'a pas d'importance. Par exemple, min donne le mĂȘme rĂ©sultat quelque soit l'ordre dans lequel il reçoit les donnĂ©es. NĂ©anmoins, certaines fonctions d'agrĂ©gat (tels que array_agg et string_agg) donnent un rĂ©sultat dĂ©pendant de l'ordre des lignes en entrĂ©e. Lors de l'utilisation de ce type d'agrĂ©gat, la clause clause_order_by peut ĂȘtre utilisĂ©e pour prĂ©ciser l'ordre de tri dĂ©sirĂ©. La clause clause_order_by a la mĂȘme syntaxe que la clause ORDER BY d'une requĂȘte, qui est dĂ©crite dans la Section 7.5, « Tri des lignes Â», sauf que ses expressions sont toujours des expressions simples et ne peuvent pas ĂȘtre des noms de colonne en sortie ou des numĂ©ros. Par exemple :

              SELECT array_agg(a ORDER BY b DESC) FROM table;

Lors de l'utilisation de fonctions d'agrĂ©gat Ă  plusieurs arguments, la clause ORDER BY arrive aprĂšs tous les arguments de l'agrĂ©gat. Par exemple, il faut Ă©crire ceci :

              SELECT string_agg(a, ',' ORDER BY a) FROM table;

et non pas ceci :

              SELECT string_agg(a ORDER BY a, ',') FROM table;  -- incorrect

Ce dernier exemple est syntaxiquement correct mais il concerne un appel à une fonction d'agrégat à un seul argument avec deux clés pour le ORDER BY (le deuxiÚme étant inutile car il est constant).

Si DISTINCT est indiquĂ© en plus de la clause clause_order_by, alors toutes les expressions de l'ORDER BY doivent correspondre aux arguments de l'agrĂ©gat ; autrement dit, vous ne pouvez pas trier sur une expression qui n'est pas inclus dans la liste DISTINCT.

[Note]

Note

La possibilitĂ© de spĂ©cifier Ă  la fois DISTINCT et ORDER BY dans une fonction d'agrĂ©gat est une extension de PostgreSQLℱ.

Les fonctions d'agrĂ©gat prĂ©dĂ©finies sont dĂ©crites dans la Section 9.20, « Fonctions d'agrĂ©gat Â». D'autres fonctions d'agrĂ©gat pourraient ĂȘtre ajoutĂ©es par l'utilisateur.

Une expression d'agrégat peut seulement apparaßtre dans la liste de résultats ou dans la clause HAVING d'une commande SELECT. Elle est interdite dans d'autres clauses, tels que WHERE, parce que ces clauses sont logiquement évaluées avant que les résultats des agrégats ne soient calculés.

Lorsqu'une expression d'agrĂ©gat apparaĂźt dans une sous-requĂȘte (voir la Section 4.2.11, « Sous-requĂȘtes scalaires Â» et la Section 9.22, « Expressions de sous-requĂȘtes Â»), l'agrĂ©gat est normalement Ă©valuĂ© sur les lignes de la sous-requĂȘte. Cependant, une exception survient si les arguments de l'agrĂ©gat contiennent seulement des niveaux externes de variables : ensuite, l'agrĂ©gat appartient au niveau externe le plus proche et est Ă©valuĂ© sur les lignes de cette requĂȘte. L'expression de l'agrĂ©gat est une rĂ©fĂ©rence externe pour la sous-requĂȘte dans laquelle il apparaĂźt et agit comme une constante sur toute Ă©valuation de cette requĂȘte. La restriction apparaissant seulement dans la liste de rĂ©sultat ou dans la clause HAVING s'applique avec respect du niveau de requĂȘte auquel appartient l'agrĂ©gat.

4.2.8. Appels de fonction de fenĂȘtrage

Un appel de fonction de fenĂȘtrage reprĂ©sente l'application d'une fonction de type agrĂ©gat sur une portion des lignes sĂ©lectionnĂ©es par une requĂȘte. Contrairement aux appels de fonction d'agrĂ©gat standard, ce n'est pas liĂ© au groupement des lignes sĂ©lectionnĂ©es en une seule ligne rĂ©sultat -- chaque ligne reste sĂ©parĂ©e dans les rĂ©sultats. NĂ©anmoins, la fonction de fenĂȘtrage est capable de parcourir toutes les lignes qui font partie du groupe de la ligne courante d'aprĂšs la spĂ©cification du groupe (liste PARTITION BY) de l'appel de la fonction de fenĂȘtrage. La syntaxe d'un appel de fonction de fenĂȘtrage est une des suivantes :

nom_fonction ([expression [, expression ... ]]) OVER nom_window
nom_fonction ([expression [, expression ... ]]) OVER ( définition_window )
nom_fonction ( * ) OVER nom_window
nom_fonction ( * ) OVER ( définition_window )

oĂč dĂ©finition_fenĂȘtrage a comme syntaxe :

[ nom_fenĂȘtrage_existante ]
[ PARTITION BY expression [, ...] ]
[ ORDER BY expression [ ASC | DESC | USING opérateur ] [ NULLS { FIRST | LAST } ] [, ...] ]
[ clause_portée ]

et la clause clause_portĂ©e optionnelle fait partie de :

{ RANGE | ROWS } début_portée
{ RANGE | ROWS } BETWEEN début_portée AND fin_portée

avec début_portée et fin_portée pouvant faire partie de

UNBOUNDED PRECEDING
valeur PRECEDING
CURRENT ROW
valeur FOLLOWING
UNBOUNDED FOLLOWING

Ici, expression reprĂ©sente toute expression de valeur qui ne contient pas elle-mĂȘle d'appel Ă  des fonctions window. Les listes PARTITION BY et ORDER BY ont essentiellement la mĂȘme syntaxe et la mĂȘme sĂ©mantique que les clauses GROUP BY et ORDER BY de la requĂȘte complĂšte, sauf que leur expressions sont toujours seulement des expressions et ne peuvent pas ĂȘtre des noms ou des numĂ©ros de colonnes en sortie. nom_window est une rĂ©fĂ©rence Ă  la spĂ©cification d'une window nommĂ©e, dĂ©finie dans la clause WINDOW de la requĂȘte. Autrement, une dĂ©finition_window complĂšte peut ĂȘtre donnĂ©e dans des parenthĂšses, en utilisant la mĂȘme syntaxe que pour la dĂ©fintion d'une fenĂȘtre nommĂ©e dans la clause WINDOW ; voir la page de rĂ©fĂ©rence ??? pour les dĂ©tails. Il est prĂ©fĂ©rable de prĂ©ciser que OVER nom_fenĂȘtre n'est pas strictement Ă©quivalent Ă  OVER (nom_fenĂȘtre) ; ce dernier signifie la copie et la modification de la dĂ©finition de la fenĂȘtre, et sera rejetĂ© si la spĂ©cification de la fenĂȘtre rĂ©fĂ©rencĂ©e inclut une clause de portĂ©e.

La clause clause_frame indique l'ensemble de lignes constituant le frame window, pour les fonctions window qui agissent sur le frame et non pas sur la partition entiĂšre. Si fin_frame est omis, sa valeur par dĂ©faut est CURRENT ROW. Les restrictions sont les suivantes : dĂ©but_frame ne peut pas valoir UNBOUNDED FOLLOWING, fin_frame ne peut pas valoir UNBOUNDED PRECEDING et fin_frame ne peut pas apparaĂźtre avant dĂ©but_frame -- par exemple, RANGE BETWEEN CURRENT ROW AND valeur PRECEDING n'est pas autorisĂ©. L'option de frame par dĂ©faut est RANGE UNBOUNDED PRECEDING, qui est identique Ă  RANGE BETWEEN UNBOUNDED PRECEDING AND CURRENT ROW ; cela configure la frame Ă  toutes les lignes Ă  partir du dĂ©but de la partition jusqu'Ă  la ligne actuelle du prochain dans l'ordre du ORDER BY (ce qui signifie toutes les lignes si la clause ORDER BY est absente). En gĂ©nĂ©ral, UNBOUNDED PRECEDING signifie que la frame commence avec la premiĂšre ligne de la partition et, de façon similaire, UNBOUNDED FOLLOWING signifie que la frame se termine avec la derniĂšre ligne de la partition (quel que soit le mode, RANGE ou ROWS. Dans le mode ROWS, CURRENT ROW signifie que la frame commence ou finit avec la ligne actuelle ; mais dans le mode RANGE, cela signifie que la frame commence ou finit avec le premier ou le prochain Ă©lĂ©ment Ă  partir de la ligne actuel dans l'ordre indiquĂ© par la clause ORDER BY. Les cas valeur PRECEDING et valeur FOLLOWING sont actuellement seulement autorisĂ©s dans le mode ROWS. Ils indiquent que la frame commence ou finit avec la ligne qui se trouve Ă  ce nombre de lignes avant ou aprĂšs la ligne actuelle. valeur doit ĂȘtre une expression entiĂšre ne contenant aucune variable, fonction d'agrĂ©gat ou fonction de fenĂȘtrage. La valeur ne doit pas ĂȘtre NULL ou nĂ©gative. Par contre, elle peut valoir zĂ©ro, ce qui a pour effet de sĂ©lectionner la ligne actuelle.

Les fonctions de fenĂȘtrage internes sont dĂ©crites dans la Tableau 9.48, « Fonctions Window gĂ©nĂ©ralistes Â». D'autres fonctions de fenĂȘtrage peuvent ĂȘtre ajoutĂ©es par l'utilisateur. De plus, toute fonction d'agrĂ©gat interne ou dĂ©finie par l'utilisateur peut ĂȘtre utilisĂ©e comme fonction de fenĂȘtrage.

Les syntaxes utilisant * sont utilisĂ©es pour appeler des fonctions d'agrĂ©gats sans paramĂštres en tant que fonctions de fenĂȘtrage. Par exemple : count(*) OVER (PARTITION BY x ORDER BY y). * n'est habituellement pas utilisĂ© pour les fonctions de fenĂȘtrage qui ne sont pas des agrĂ©gats. Les fonctions de fenĂȘtrage agrĂ©gats, contrairement aux fonctions d'agrĂ©gats normales, n'autorisent pas l'utilisation de DISTINCT ou ORDER BY dans la liste des arguments de la fonction.

Les appels de fonctions de fenĂȘtrage sont autorisĂ©s seulement dans la liste SELECT et dans la clause ORDER BY de la requĂȘte.

Il existe plus d'informations sur les fonctions de fenĂȘtrages dans la Section 3.5, « Fonctions de fenĂȘtrage Â», dans la Section 9.21, « Fonctions Window Â» et dans la Section 7.2.4, « Traitement de fonctions Window Â».

4.2.9. Conversions de type

Une conversion de type spĂ©cifie une conversion Ă  partir d'un type de donnĂ©es vers un autre. PostgreSQLℱ accepte deux syntaxes Ă©quivalentes pour les conversions de type :

CAST ( expression AS type )
expression::type

La syntaxe CAST est conforme Ă  SQL ; la syntaxe avec :: est historique dans PostgreSQLℱ.

Lorsqu'une conversion est appliquĂ©e Ă  une expression de valeur pour un type connu, il reprĂ©sente une conversion de type Ă  l'exĂ©cution. Cette conversion rĂ©ussira seulement si une opĂ©ration convenable de conversion de type a Ă©tĂ© dĂ©finie. Notez que ceci est subtilement diffĂ©rent de l'utilisation de conversion avec des constantes, comme indiquĂ© dans la Section 4.1.2.7, « Constantes d'autres types Â». Une conversion appliquĂ©e Ă  une chaĂźne constante reprĂ©sente l'affectation initiale d'un type pour une valeur constante, et donc cela rĂ©ussira pour tout type (si le contenu de la chaĂźne constante est une syntaxe acceptĂ©e en entrĂ©e pour le type de donnĂ©e).

Une conversion de type explicite pourrait ĂȘtre habituellement omise s'il n'y a pas d'ambiguĂŻtĂ© sur le type qu'une expression de valeur pourrait produire (par exemple, lorsqu'elle est affectĂ©e Ă  une colonne de table) ; le systĂšme appliquera automatiquement une conversion de type dans de tels cas. NĂ©anmoins, la conversion automatique est rĂ©alisĂ©e seulement pour les conversions marquĂ©es « OK pour application implicite Â» dans les catalogues systĂšme. D'autres conversions peuvent ĂȘtre appelĂ©es avec la syntaxe de conversion explicite. Cette restriction a pour but d'empĂȘcher l'exĂ©cution silencieuse de conversions surprenantes.

Il est aussi possible de spĂ©cifier une conversion de type en utilisant une syntaxe de type fonction :

nom_type ( expression )

NĂ©anmoins, ceci fonctionne seulement pour les types dont les noms sont aussi valides en tant que noms de fonctions. Par exemple, double precision ne peut pas ĂȘtre utilisĂ© de cette façon mais son Ă©quivalent float8 le peut. De mĂȘme, les noms interval, time et timestamp peuvent seulement ĂȘtre utilisĂ©s de cette façon s'ils sont entre des guillemets doubles Ă  cause des conflits de syntaxe. Du coup, l'utilisation de la syntaxe de conversion du style fonction amĂšne Ă  des incohĂ©rences et devrait probablement ĂȘtre Ă©vitĂ©e.

[Note]

Note

La syntaxe par fonction est en fait seulement un appel de fonction. Quand un des deux standards de syntaxe de conversion est utilisĂ© pour faire une conversion Ă  l'exĂ©cution, elle appellera en interne une fonction enregistrĂ©e pour rĂ©aliser la conversion. Par convention, ces fonctions de conversion ont le mĂȘme nom que leur type de sortie et, du coup, la syntaxe par fonction n'est rien de plus qu'un appel direct Ă  la fonction de conversion sous-jacente. Évidemment, une application portable ne devrait pas s'y fier. Pour plus d'informations, voir la page de manuel de CREATE CAST(7).

4.2.10. Expressions de collationnement

La clause COLLATE surcharge le collationnement d'une expression. Elle est ajoutĂ©e Ă  l'expression Ă  laquelle elle s'applique :

expr COLLATE collationnement

oĂč collationnement est un identificateur pouvant ĂȘtre qualifiĂ© par son schĂ©ma. La clause COLLATE a prioritĂ© par rapport aux opĂ©rateurs ; des parenthĂšses peuvent ĂȘtre utilisĂ©es si nĂ©cessaire.

Si aucun collationnement n'est spécifiquement indiqué, le systÚme de bases de données déduit cette information du collationnement des colonnes impliquées dans l'expression. Si aucune colonne ne se trouve dans l'expression, il utilise le collationnement par défaut de la base de données.

Les deux utilisations principales de la clause COLLATE sont la surcharge de l'ordre de tri dans une clause ORDER BY, par exemple :

              SELECT a, b, c FROM tbl WHERE ... ORDER BY a COLLATE "C";

et la surcharge du collationnement d'une fonction ou d'un opĂ©rateur qui produit un rĂ©sultat sensible Ă  la locale, par exemple :

SELECT * FROM tbl WHERE a > 'foo' COLLATE "C";

Notez que, dans le dernier cas, la clause COLLATE est attachĂ©e Ă  l'argument en entrĂ©e de l'opĂ©rateur. Peu importe l'argument de l'opĂ©rateur ou de la fonction qui a la clause COLLATE parce que le collationnement appliquĂ© Ă  l'opĂ©rateur ou Ă  la fonction est dĂ©rivĂ© en considĂ©rant tous les arguments, et une clause COLLATE explicite surchargera les collationnements des autres arguments. (Attacher des clauses COLLATE diffĂ©rentes sur les arguments aboutit Ă  une erreur. Pour plus de dĂ©tails, voir la Section 22.2, « Support des collations Â».) Du coup, ceci donne le mĂȘme rĂ©sultat que l'exemple prĂ©cĂ©dent :

              SELECT * FROM tbl WHERE a COLLATE "C" > 'foo';

Mais ceci n'est pas valide :

              SELECT * FROM tbl WHERE (a > 'foo') COLLATE "C";

car cette requĂȘte cherche Ă  appliquer un collationnement au rĂ©sultat de l'opĂ©rateur >, qui est du type boolean, type non sujet au collationnement.

4.2.11. Sous-requĂȘtes scalaires

Une sous-requĂȘte scalaire est une requĂȘte SELECT ordinaire entre parenthĂšses renvoyant exactement une ligne avec une colonne (voir le Chapitre 7, RequĂȘtes pour plus d'informations sur l'Ă©criture des requĂȘtes). La requĂȘte SELECT est exĂ©cutĂ©e et la seule valeur renvoyĂ©e est utilisĂ©e dans l'expression de valeur englobante. C'est une erreur d'utiliser une requĂȘte qui renvoie plus d'une ligne ou plus d'une colonne comme requĂȘte scalaire. Mais si, lors d'une exĂ©cution particuliĂšre, la sous-requĂȘte ne renvoie pas de lignes, alors il n'y a pas d'erreur ; le rĂ©sultat scalaire est supposĂ© NULL. La sous-requĂȘte peut rĂ©fĂ©rencer des variables de la requĂȘte englobante, qui agiront comme des constantes durant toute Ă©valuation de la sous-requĂȘte. Voir aussi la Section 9.22, « Expressions de sous-requĂȘtes Â» pour d'autres expressions impliquant des sous-requĂȘtes.

Par exemple, ce qui suit trouve la ville disposant de la population la plus importante dans chaque Ă©tat :

              SELECT nom, (SELECT max(pop) FROM villes WHERE villes.etat = etat.nom)
    FROM etats;

4.2.12. Constructeurs de tableaux

Un constructeur de tableau est une expression qui construit une valeur de tableau Ă  partir de la valeur de ses membres. Un constructeur de tableau simple utilise le mot clĂ© ARRAY, un crochet ouvrant [, une liste d'expressions (sĂ©parĂ©es par des virgules) pour les valeurs des Ă©lĂ©ments du tableau et finalement un crochet fermant ]. Par exemple :

SELECT ARRAY[1,2,3+4];
  array
---------
 {1,2,7}
(1 row)

Par dĂ©faut, le type d'Ă©lĂ©ment du tableau est le type commun des expressions des membres, dĂ©terminĂ© en utilisant les mĂȘmes rĂšgles que pour les constructions UNION ou CASE (voir la Section 10.5, « Constructions UNION, CASE et constructions relatives Â»). Vous pouvez surcharger ceci en convertissant explicitement le constructeur de tableau vers le type dĂ©sirĂ©. Par exemple :

SELECT ARRAY[1,2,22.7]::integer[];
  array
----------
 {1,2,23}
(1 row)

Ceci a le mĂȘme effet que la conversion de chaque expression vers le type d'Ă©lĂ©ment du tableau individuellement. Pour plus d'informations sur les conversions, voir la Section 4.2.9, « Conversions de type Â».

Les valeurs de tableaux multidimensionnels peuvent ĂȘtre construits par des constructeurs de tableaux imbriquĂ©s. Pour les constructeurs internes, le mot-clĂ© ARRAY peut ĂȘtre omis. Par exemple, ces expressions produisent le mĂȘme rĂ©sultat :

              SELECT ARRAY[ARRAY[1,2], ARRAY[3,4]];
     array
---------------
 {{1,2},{3,4}}
(1 row)

SELECT ARRAY[[1,2],[3,4]];
     array
---------------
 {{1,2},{3,4}}
(1 row)

Comme les tableaux multidimensionnels doivent ĂȘtre rectangulaires, les constructeurs internes du mĂȘme niveau doivent produire des sous-tableaux de dimensions identiques. Toute conversion appliquĂ©e au constructeur ARRAY externe se propage automatiquement Ă  tous les constructeurs internes.

Les Ă©lĂ©ments d'un constructeur de tableau multidimensionnel peuvent ĂȘtre tout ce qui rĂ©cupĂšre un tableau du bon type, pas seulement une construction d'un tableau imbriquĂ©. Par exemple :

              CREATE TABLE tab(f1 int[], f2 int[]);

INSERT INTO tab VALUES (ARRAY[[1,2],[3,4]], ARRAY[[5,6],[7,8]]);

SELECT ARRAY[f1, f2, '{{9,10},{11,12}}'::int[]] FROM tab;
                     array
------------------------------------------------
 {{{1,2},{3,4}},{{5,6},{7,8}},{{9,10},{11,12}}}
(1 row)

Vous pouvez construire un tableau vide mais, comme il est impossible d'avoir un tableau sans type, vous devez convertir explicitement votre tableau vide dans le type dĂ©sirĂ©. Par exemple :

SELECT ARRAY[]::integer[];
 array
-------
 {}
(1 row)

Il est aussi possible de construire un tableau Ă  partir des rĂ©sultats d'une sous-requĂȘte. Avec cette forme, le constructeur de tableau est Ă©crit avec le mot clĂ© ARRAY suivi par une sous-requĂȘte entre parenthĂšses (et non pas des crochets). Par exemple :

              SELECT ARRAY(SELECT oid FROM pg_proc WHERE proname LIKE 'bytea%');
                                 array
-----------------------------------------------------------------------
 {2011,1954,1948,1952,1951,1244,1950,2005,1949,1953,2006,31,2412,2413}
(1 row)

La sous-requĂȘte doit renvoyer une seule colonne. Le tableau Ă  une dimension rĂ©sultant aura un Ă©lĂ©ment pour chaque ligne dans le rĂ©sultat de la sous-requĂȘte, avec un type Ă©lĂ©ment correspondant Ă  celui de la colonne en sortie de la sous-requĂȘte.

Les indices d'un tableau construit avec ARRAY commencent toujours Ă  un. Pour plus d'informations sur les tableaux, voir la Section 8.15, « Tableaux Â».

4.2.13. Constructeurs de lignes

Un constructeur de ligne est une expression qui construit une valeur de ligne (aussi appelĂ©e une valeur composite) Ă  partir des valeurs de ses membres. Un constructeur de ligne consiste en un mot clĂ© ROW, une parenthĂšse gauche, zĂ©ro ou une ou plus d'une expression (sĂ©parĂ©es par des virgules) pour les valeurs des champs de la ligne, et enfin une parenthĂšse droite. Par exemple :

              SELECT ROW(1,2.5,'ceci est un test');

Le mot clé ROW est optionnel lorsqu'il y a plus d'une expression dans la liste.

Un constructeur de ligne peut inclure la syntaxe valeurligne.*, qui sera Ă©tendue en une liste d'Ă©lĂ©ments de la valeur ligne, ce qui est le comportement habituel de la syntaxe .* utilisĂ©e au niveau haut d'une liste SELECT (voir Section 8.16.5, « Utiliser des types composites dans les requĂȘtes Â»). Par exemple, si la table t a les colonnes f1 et f2, ces deux requĂȘtes sont identiques :

SELECT ROW(t.*, 42) FROM t;
SELECT ROW(t.f1, t.f2, 42) FROM t;
[Note]

Note

Avant PostgreSQLℱ 8.2, la syntaxe .* n'Ă©tait pas Ă©tendue dans les constructeurs de lignes. De ce fait, ROW(t.*, 42) crĂ©ait une ligne Ă  deux champs dont le premier Ă©tait une autre valeur de ligne. Le nouveau comportement est gĂ©nĂ©ralement plus utile. Si vous avez besoin de l'ancien comportement de valeurs de ligne imbriquĂ©es, Ă©crivez la valeur de ligne interne sans .*, par exemple ROW(t, 42).

Par dĂ©faut, la valeur créée par une expression ROW est d'un type d'enregistrement anonyme. Si nĂ©cessaire, il peut ĂȘtre converti en un type composite nommĂ© -- soit le type de ligne d'une table soit un type composite créé avec CREATE TYPE AS. Une conversion explicite pourrait ĂȘtre nĂ©cessaire pour Ă©viter toute ambiguĂŻtĂ©. Par exemple :

              CREATE TABLE ma_table(f1 int, f2 float, f3 text);

CREATE FUNCTION recup_f1(ma_table) RETURNS int AS 'SELECT $1.f1' LANGUAGE SQL;

-- Aucune conversion nécessaire parce que seul un recup_f1() existe
SELECT recup_f1(ROW(1,2.5,'ceci est un test'));
 recup_f1
----------
1
(1 row)

CREATE TYPE mon_typeligne AS (f1 int, f2 text, f3 numeric);

CREATE FUNCTION recup_f1(mon_typeligne) RETURNS int AS 'SELECT $1.f1' LANGUAGE SQL;

-- Maintenant, nous avons besoin d'une conversion
-- pour indiquer la fonction Ă  appeler
SELECT recup_f1(ROW(1,2.5,'ceci est un test'));
ERROR:  function recup_f1(record) is not unique

SELECT recup_f1(ROW(1,2.5,'ceci est un test')::ma_table);
 getf1
-------
 1
(1 row)

SELECT recup_f1(CAST(ROW(11,'ceci est un test',2.5) AS mon_typeligne));
 getf1
-------
 11
(1 row)

Les constructeurs de lignes peuvent ĂȘtre utilisĂ©s pour construire des valeurs composites Ă  stocker dans une colonne de table de type composite ou pour ĂȘtre passĂ© Ă  une fonction qui accepte un paramĂštre composite. De plus, il est possible de comparer deux valeurs de lignes ou pour tester une ligne avec IS NULL ou IS NOT NULL, par exemple

              SELECT ROW(1,2.5,'ceci est un test') = ROW(1, 3, 'pas le mĂȘme');

SELECT ROW(table.*) IS NULL FROM table; -- détecte toutes les lignes non NULL

Pour plus de dĂ©tails, voir la Section 9.23, « Comparaisons de lignes et de tableaux Â». Les constructeurs de lignes peuvent aussi ĂȘtre utilisĂ©s en relation avec des sous-requĂȘtes, comme discutĂ© dans la Section 9.22, « Expressions de sous-requĂȘtes Â».

4.2.14. RÚgles d'évaluation des expressions

L'ordre d'évaluation des sous-expressions n'est pas défini. En particulier, les entrées d'un opérateur ou d'une fonction ne sont pas obligatoirement évaluées de la gauche vers la droite ou dans un autre ordre fixé.

De plus, si le rĂ©sultat d'une expression peut ĂȘtre dĂ©terminĂ© par l'Ă©valuation de certaines parties de celle-ci, alors d'autres sous-expressions devraient ne pas ĂȘtre Ă©valuĂ©es du tout. Par exemple, si vous Ă©crivez :

              SELECT true OR une_fonction();

alors une_fonction() pourrait (probablement) ne pas ĂȘtre appelĂ©e du tout. Pareil dans le cas suivant :

              SELECT une_fonction() OR true;

Notez que ceci n'est pas identique au « court-circuitage Â» de gauche Ă  droite des opĂ©rateurs boolĂ©ens utilisĂ© par certains langages de programmation.

En consĂ©quence, il est dĂ©conseillĂ© d'utiliser des fonctions ayant des effets de bord dans une partie des expressions complexes. Il est particuliĂšrement dangereux de se fier aux effets de bord ou Ă  l'ordre d'Ă©valuation dans les clauses WHERE et HAVING car ces clauses sont reproduites de nombreuses fois lors du dĂ©veloppement du plan d'exĂ©cution. Les expressions boolĂ©ennes (combinaisons AND/OR/NOT) dans ces clauses pourraient ĂȘtre rĂ©organisĂ©es d'une autre façon autorisĂ©e dans l'algĂšbre boolĂ©enne.

Quand il est essentiel de forcer l'ordre d'Ă©valuation, une construction CASE (voir la Section 9.17, « Expressions conditionnelles Â») peut ĂȘtre utilisĂ©e. Voici un exemple qui ne garantie pas qu'une division par zĂ©ro ne soit faite dans une clause WHERE :

              SELECT ... WHERE x > 0 AND y/x > 1.5;

Mais ceci est sĂ»r :

              SELECT ... WHERE CASE WHEN x > 0 THEN y/x > 1.5 ELSE false END;

Une construction CASE utilisée de cette façon déjouera les tentatives d'optimisation, donc cela ne sera à faire que si c'est nécessaire (dans cet exemple particulier, il serait sans doute mieux de contourner le problÚme en écrivant y > 1.5*x).

NĂ©anmoins, CASE n'est pas un remĂšde Ă  tout. Une limitation Ă  la technique illustrĂ©e ci-dessus est qu'elle n'empĂȘche pas l'Ă©valuation en avance des sous-expressions constantes. Comme dĂ©crit dans Section 35.6, « CatĂ©gories de volatilitĂ© des fonctions Â», les fonctions et les opĂ©rateurs marquĂ©s IMMUTABLE peuvent ĂȘtre Ă©valuĂ©s quand la requĂȘte est planifiĂ©e plutĂŽt que quand elle est exĂ©cutĂ©e. Donc, par exemple :

SELECT CASE WHEN x > 0 THEN x ELSE 1/0 END FROM tab;

va produire comme rĂ©sultat un Ă©chec pour division par zĂ©ro car le planificateur a essayĂ© de simplifier la sous-expression constante, mĂȘme si chaque ligne de la table a x > 0 de façon Ă  ce que la condition ELSE ne soit jamais exĂ©cutĂ©e.

Bien que cet exemple particulier puisse sembler stupide, il existe de nombreux cas moins Ă©vident, n'impliquant pas de constantes, mais plutĂŽt des requĂȘtes exĂ©cutĂ©es par des fonctions, quand les valeurs des arguments des fonctions et de variables locales peuvent ĂȘtre insĂ©rĂ©es dans les requĂȘtes en tant que constantes toujours dans le but de la planification. À l'intĂ©reur de fonctions PL/pgSQL, par exemple, en utilisant une instruction IF-THEN- ELSE pour proteger un calcul risquĂ© est beaucoup plus sĂ»r que dans une expression CASE.

Une limitation de mĂȘme type est qu'un CASE ne peut pas empĂȘcher l'Ă©valuation d'une expression d'agrĂ©gat qui y est contenue car les expressions d'agrĂ©gat sont calculĂ©es avant que les autres expressions dans une liste SELECT et dans une clause HAVING ne soient considĂ©rĂ©es. Par exemple, la requĂȘte suivante peut causer une erreur de division par zĂ©ro bien qu'elle semble protĂ©ger contre ce problĂšme :

SELECT CASE WHEN min(employees) > 0
            THEN avg(expenses / employees)
       END
    FROM departments;

Les agrĂ©gats min() et avg() sont calculĂ©s en mĂȘme temps sur toutes les lignes en entrĂ©e, donc si une ligne a sa colonne employees Ă  zĂ©ro, l'erreur de division par zĂ©ro surviendra avant le test du rĂ©sultat de min(). Utilisez Ă  la place une clause WHERE pour empĂȘcher les lignes problĂ©matiques en entrĂ©e d'atteindre la fonction d'agrĂ©gat.